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Chapitre 12 - Humiliation

« Tiens, tiens, mon bâtard de frère est enfin rentré. »

Ses deux amis ricanèrent, les bras croisés tandis qu’Iris se leva et se plaça juste devant eux.

« Qu’est-ce que tu fais ici, Otas ? Je n’ai rien pour accueillir toi et tes amis, veuillez partir. »

Même s’ils avaient détruit sa porte, Iris ne pouvait que le supporter et leur demander de partir. Dans l’état actuel, il n’avait absolument aucun moyen pour riposter.

Et même s’il pouvait riposter, le contre-coup ne s’en sera que plus fort.

« Hahaha, mon propre ‘frère’ qui me demande de partir de sa misérable cabane ! Vous entendez ça les gars ? »

Mais sans attendre la réponse de ses amis qui affichaient de larges sourires, Otas jeta un coup de poing violent dans la poitrine d’Iris.

Le corps d’Iris fut directement projeté contre la petite bibliothèque qu’il s’était construite, faisant tomber les quelques livres qu’elle contenait sur lui.

Iris qui était maintenant assis, son dos s’appuyant sur sa bibliothèque.

Il releva doucement la tête tout en observant les attitudes arrogantes et dédaigneuses des 3 jeunes devant lui.

« Je n’ai même pas vu arriver ce coup de poing. » pensa Iris, sans trop d’émotions.

Depuis son enfance, son ‘frère’ avait reçu d’innombrables ressources de ses parents, donc même s’ils avaient le même âge, leur force n’était pas du tout la même.

« Ses attributs ne devraient pas être plus faibles que Yone… » murmura Iris, sans le vouloir.

« Hum ? Tu as dit quelque chose, petit frère ? » demanda Otas tout en s’agenouillant devant Iris avec un large sourire.

Mais Iris ne répondit pas, fixant simplement les yeux d’Otas.

Voyant que son frère ne réagissait pas particulièrement, Otas leva la main et attrapa Iris par la gorge.

« Ta misérable cabane se trouve dans le jardin de ma famille. Tu sais ce que ça veut dire ? »

Tout en disant cela, Otas resserra sa prise sur la gorge d’Iris et commença lentement à l’étouffer.

« Merde, ce batard, il va vraiment finir par me tuer. » pensa Iris, avec un mélange de peur, de colère et d’humiliation.

De son côté, Otas n’attendait pas de réponse.

« Cela veut dire que ta cabane est aussi ma cabane, et si j’ai envie de la détruire, je peux la détruire et tu n’auras rien à y redire. »

Mais Iris n’écoutait plus Otas. Il essayait comme il pouvait de respirer, mais la main d’Otas sur sa gorge bloquait complètement toute possibilité.

Au fur et à mesure, sa vision commençait à devenir flou tandis qu’il se sentait lui-même perdre connaissance.

Voyant les yeux d’Iris commencer à tourner, Otas afficha une expression malheureuse.

« C’est vraiment ennuyeux. » commenta Otas, sans desserrer sa prise.

Ses deux amis commencèrent à afficher des expressions inquiètes.

« Otas…Tu devrais arrêter. »

« Il va vraiment mourir à ce rythme-là. »

Ses deux amis le conseillant, Otas finit par enlever sa main.

Sans force le retenant, le corps d’Iris tomba à nouveau au sol.

Alors qu’Iris commençait tout juste à pouvoir de nouveau respirer, mais que sa conscience restait brouillée à cause du manque d’oxygène dans le cerveau, il entendit :

« Je sais bien, ne vous en faites pas les gars. Si la presse apprend que ce gars est mort, cela tâcherait un peu la réputation de ma famille. Et même avec le pouvoir de ma famille, cela coûterait cher de faire taire les journalistes. »

Puis sans qu’Iris le sache, Otas lui jeta un regard rempli de mépris avant de dire :

« Ce type ne vaut vraiment pas autant d’argent et d’attention. »

« Allons-y les gars. »

Iris resta au sol, les poumons brûlants, la gorge marquée d’une douleur lancinante. L’air rentrait enfin dans ses poumons, mais c’était comme si chaque respiration déchirait sa chair de l’intérieur.

Il n’essaya pas de bouger tout de suite. Ses membres tremblaient encore sous l’effet du manque d’oxygène. Sa vision, bien que troublée, distinguait encore vaguement les silhouettes d’Otas et de ses amis qui s’éloignaient.

« Même en devenant un demi-dieu, cela n’a rien changé à ma situation. »

Cette pensée lui traversa l’esprit, amère et froide.

Encore une fois, il s’était retrouvé impuissant. Encore une fois, il avait encaissé sans pouvoir répliquer.

Car ce n’était pas la première fois que cela arrivait, au contraire, il avait subi toutes de sévices durant toutes ces années.

Ses doigts se crispèrent contre le sol rugueux de sa cabane. Il aurait voulu se relever immédiatement, leur hurler dessus, se venger… Mais à quoi bon ?

Il était toujours trop faible.

« Il ne me voit même pas comme un être humain. Juste comme un insecte qu’il peut écraser quand il en a envie. »

Il serra les dents. La douleur dans sa gorge lui arracha une grimace, mais il ne s’en souciait pas. Ce qui le rongeait, ce n’était pas la souffrance physique. C’était cette colère sourde, ce dégoût de lui-même, cette impuissance qui le clouait au sol.

Lui, Iris, n’avait jamais eu droit aux précieuses ressources, aux entraînements spécifiques ou encore aux formateurs particuliers qu’Otas recevait depuis l’enfance. Ils étaient nés avec le même âge, mais ils ne vivaient pas dans le même monde.

Il toussa, un goût de fer envahissant sa bouche. Sa gorge était en feu. Il se força à se redresser, grimaçant à chaque mouvement.

« Je suis trop faible. »

Ce n’était pas une constatation dramatique, ni une plainte. Juste un fait, froid et implacable.

Ses mains se posèrent sur le bois dur de sa cabane. L’endroit qu’il considérait comme son seul refuge avait été souillé une fois de plus.

Il leva les yeux vers le plafond branlant.

Un jour, il leur ferait payer.

Mais pour cela, il devait devenir plus fort. Bien plus fort.

Son regard se durcit.

« L’examen du mois prochain... C’est ma seule opportunité. »

Il n’avait ni argent, ni statut, ni soutien. Mais il avait quelque chose que personne ne pouvait enlever : sa détermination.

Là où certains se reposaient sur leurs privilèges, lui n’avait d’autre choix que de se surpasser.

Et il le ferait.

Mais pendant ces quelques secondes où Iris ruminait sa colère, il vit de belles et longues jambes apparaître dans son champ de vision.

« Iris ? »


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