Chapitre 14 - Test et combat
- Kasuma
- 3 avr.
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 avr.
« Je veux rejoindre le gang. »
Les deux hommes échangèrent un regard, puis le plus grand fit signe au plus maigre d’y aller.
« Hein ? Un morveux comme lui ne nous servira à rien, ce sera juste un gachis d’argent. »
Le plus grand fronça les sourcils.
« Arrête tes conneries, le chef à dit que seul lui à le pouvoir de refuser et d’accepter des recrues. Alors va lui dire qu’un lycéen veut nous rejoindre. »
« Tch. » Le plus maigre des deux grogna, visiblement peu convaincu, mais finit par entrer dans la boîte pour demander des instructions.
Le temps sembla s’étirer.
Iris attendait dehors, son cœur battant à un rythme stable. Comparé à ce qu’il avait vécu dans sa propre famille, il ne pensait pas que ce qu’il pourrait vivre au sein d’un gang ordinaire, pourrait être pire.
Finalement, le garde qui était partie faire son rapport, revint.
« Entre. Le boss a décidé de te donner une chance. »
Iris hocha la tête, satisfait.
Puis il suivit le garde tandis que le plus grand restait à l’extérieur. Il fallait toujours quelqu’un qui restait dehors pour prévenir en cas d’attaque d’un autre gang.
Dès qu’Iris franchit le seuil de la porte, l’ambiance changea soudainement. L’odeur, le bruit des conversations et de la musique pouvaient déjà être ressenti.
Bientôt, Iris franchit une autre porte qui servait de coupe-son, et il arriva dans la salle principale de la boîte de nuit.
L’intérieur était rempli de monde malgré l’heure inhabituelle. Certains fumaient joyeusement, d’autres buvaient sans retenue tandis que des rires exagérés résonnaient à divers endroits.
Il y avait bien une centaine de membres du gang ici, en train de s’amuser.
À côté de ces personnes, il y avait également de nombreuses femmes qui accompagnaient les hommes dans leur débauche.
Iris balaya la salle du regard. Les visages étaient marqués par la fatigue, la violence et d’autres choses sur lesquels il ne saurait pas mettre des mots dessus.
Mais le point commun entre tous était qu’ils semblaient tous très heureux.
Au fond de la pièce, une table plus imposante que les autres attira son attention. Plusieurs hommes y étaient installés, discutant à voix basse. Parmi eux, une figure imposante au centre dominait le groupe.
C’était sans doute le boss.
Alors qu’Iris avançait dans la pièce, quelques regards curieux se tournèrent vers lui, mais la plupart des membres du gang l’ignorèrent rapidement.
Après tout, dans la ville d’Oriana, voir un pauvre gamin désespéré essayer de rejoindre leur gang n’était pas un événement rare.
Un homme se leva de la table du boss, et se dirigea vers lui. Il portait un costume propre et bien repassé, et son regard acéré trahissait son autorité et son pouvoir dans ce gang.
« Jeune homme. »
Iris leva les yeux vers lui, une pointe de nervosité involontaire émergea mais il la retint du mieux qu’il puisse.
« Tu dis que tu veux rejoindre notre gang ? »
Le regard d'Iris ne vacilla pas. Il savait que c’était le moment de paraître confiant.
« Oui, j’entends la réputation du gang des Poings d’Aciers depuis longtemps. J’ai attendu avec impatience le jour où je deviendrais un demi-dieu pour vous rejoindre. »
Et c’était vrai, Iris avait depuis longtemps ce plan. Son objectif était toujours de passer le concours planétaire pour intégrer une très belle école.
Mais il avait besoin de ressources, et les ressources du quatrième lycée ne seraient certainement pas suffisantes.
Surtout qu’en apparence, il n’était pas un génie.
De plus, son talent divin semblait particulièrement fort, et à son avis, il valait mieux le garder secret pour ne pas avoir de soucis.
Il avait déjà découvert la partie sombre de l’humain durant toute son enfance, il ne voulait pas tester davantage ce côté obscur en dévoilant son talent.
Dans la pièce principale de la discothèque, un silence s’installa entre l’homme en costume et Iris. L’homme en costume observant tranquillement Iris.
Puis il finit par hocher la tête.
« Très bien. Voyons ce que tu vaux. »
L’homme de main du chef fit signe à un quelqu’un, qui s’amusait et discutait avec une femme à une table à proximité.
Voyant l’homme en costume lui faire signe, la personne en question souffla directement, puis se leva tout en poussant délicatement la femme qui se trouvait sur lui.
« Pourquoi c’est toujours moi qui teste les recrues ? »
L’homme en costume ne dit rien, et lui sourit simplement.
Voyant que personne ne lui répondait, l’homme venant de se lever jeta un coup d’œil à Iris.
« Juste un demi-dieu du premier tour ordinaire. Son physique…est aussi très ordinaire. » commenta-t-il, en regardant seulement quelques secondes Iris.
« Ça sert vraiment à quelque chose de tester un pauvre type comme lui ? Notre gang est assez fort pour ne pas avoir besoin de ce genre de crevettes. » demanda-t-il.
« Marco, arrête de te plaindre et teste-le comme tu le fais d’habitude. » finit par ordonner l’homme en costume, sur un ton froid.
Puis l’homme en costume regarda Iris, et annonça sur un ton neutre :
« Bats-le et tu pourras rejoindre notre gang. »
À ce moment-là, de nombreux membres du gang virent qu’il y allait avoir de l’animation, et commencèrent donc à regarder le spectacle entre Iris et leur collègue.
« Vous pensez que ce gosse tiendra combien de temps ? »
« S’il tient plus de 5 mouvements face à Marco, je vous offre tout un repas ce soir. Mais qu'à ceux qui parient aussi. »
« Ohh ? Je parie qu’il ne tiendra que 4 mouvements, de mon côté. »
« 4 mouvements ici aussi ! »
Les membres du gang des Poings d’Aciers à d’autres tables commencèrent également à parler à voix haute.
Certains commençaient même à siffler pour ajouter de l’ambiance.
« Allez vas-y gamin, défonce Marco pour nous ! »
« Hahaha t’es sérieux, tu penses que le gosse peut gagner ? »
« Non bien sûr, mais il sera peut être plus persévérant s’il est encouragé ? »
« Dans ce cas-là, c’est sûr que ce sera encore plus amusant ! »
« Allez le lycéen ! On croit en toi ! »
Pendant ce temps, Iris ignora tout de son environnement et commença plutôt à analyser rapidement l’homme devant lui.
Il devait absolument gagner, d’une manière ou d’une autre.
Le type en face était plus grand que lui et…c’est tout ce qu’il voyait en apparence.
Alors il commença à réfléchir davantage.
« Sa carrure est assez ordinaire, son attribut principal devrait être l’agilité et il devrait être plutôt compétent en techniques de combat rapproché. »
« Comment devrais-je essayer de le… »
Mais avant qu’Iris ne puisse finir sa phrase, l’homme en face se précipita sur lui.
Iris croisa instinctivement ses bras pour bloquer le coup de poing de Marco, mais même comme ça, il fut forcé de reculer de quelques pas.
Iris serra les dents en sentant l’impact du coup de Marco. Même s’il avait réussi à bloquer, mais la force derrière ce simple coup de poing était bien plus grande que ce qu’il avait anticipé.
Marco ne laissa pas le temps à Iris de reprendre son souffle, et enchaîna immédiatement sur un coup de pied retourné.
Iris le bloqua à nouveau bien que ses bras commençaient déjà à lui faire mal et à chauffer.
« Ce type, il veut vraiment me mettre K.-O. »
Marco sourit en le voyant reculer.
« C’est le test d’un gang, tu ne pourras pas que défendre. »
Sans lui laisser le temps de récupérer, Marco fonça de nouveau sur lui, feintant une frappe au visage avant de pivoter pour envoyer un coup de genou vers son estomac.
Iris le vit venir au dernier moment et esquiva de justesse en se penchant sur le côté, mais la jambe de Marco le suivit dans un mouvement fluide et heurta ses côtes.
Un frisson de douleur parcourut le corps d’Iris, mais il n’eut pas le temps d’y penser. Il se déplaça rapidement, utilisant son agilité pour prendre un peu de distance.
La pression et la douleur commençait déjà à l’essouffler.
Il n’était plus le Léonarc qui avait fait des ravages parmi les gobelins dans la seconde dimension.
Ici, il n’était qu’un être humain ordinaire.
Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait abandonner.
Il analysa rapidement la situation.
« Marco était rapide, fort et habitué aux combats. »
« Mais il semble être aussi arrogant. Il mise sur sa supériorité physique sans prêter attention à ses propres failles. Probablement parce qu’il ne pense pas qu’il ait besoin de se défendre face à quelqu’un comme moi. »
Iris inspira profondément. Il ne pouvait pas rivaliser en force brute. Mais il pouvait utiliser sa tête.
Quand Marco attaqua une quatrième fois, Iris ne recula pas. Il se précipita à son tour, feignant un coup de poing au visage. Marco réagit immédiatement, levant les bras pour bloquer, mais c'était exactement ce qu'Iris attendait. Il pivota à la dernière seconde et envoya un violent coup de coude dans les côtes exposées de Marco.
Marco grogna, reculant d’un pas. Son sourire avait disparu.
« Petit malin, hein ? »
Iris ne répondit pas. Il savait qu’il n’avait pas beaucoup d’occasions de toucher Marco. Il devait être stratégique.
Et il était confiant.
Il ne savait pas pourquoi, mais à ce moment-là, il se sentait presque possédé. Comme si le fait d’avoir eu le talent de Tengus dans la seconde dimension pendant quelques minutes, avait amélioré son propre instinct de combat.
Marco attaqua de nouveau, plus agressif cette fois. Il voulait visiblement en finir rapidement.
Mais Iris avait compris son rythme. Il esquiva un crochet du droit, puis un coup de pied, et profita d’un moment d’ouverture pour saisir le bras de Marco.
Puis il pivota sur lui-même et essaya de faire basculer le poids de Marco afin de le projeter au sol.
Mais ce plan ne fonctionnait que dans sa tête.
« Hein ? » murmura Iris, surpris.
Peu importe à quel point il forçait, il n’arrivait pas du tout à déplacer Marco qui restait debout, ses pieds fermement ancrés dans le sol.
Ce dernier fit un grand sourire.
« Tu es fini gamin. »
Avec sa main gauche libre, Marco commença à asséner des coups de poings sur le visage d’Iris.
Bien qu’il n’y avait que très peu d’élan, la force de Marco était suffisante pour sonner temporairement Iris.
Cela faisait mal, très mal.
Mais Iris serra les dents tout en lâchant le bras de Marco, puis il fit quelques pas en avant afin de prendre de la distance.
Puis il se retourna pour faire à nouveau face à son adversaire.
Mais tout ce qu’il vit lorsqu’il se retourna, était un énorme poing suivit d’un :
« Échec et mat, une prochaine fois peut-être. »
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